Il n’a jamais marqué ce 300e but tant espéré. Pourtant, Delio Onnis reste le meilleur buteur de l’histoire de la Ligue 1, avec 299 réalisations inscrites entre 1971 et 1986. Une légende silencieuse, peu médiatisée, mais immortelle dans les livres de records.
Un renard des surfaces venu d’Argentine
Né à Giuliano di Roma en 1948, mais formé au football en Argentine, Delio Onnis débute sa carrière professionnelle au Gimnasia y Esgrima La Plata. En 102 matchs, il inscrit 58 buts, suffisant pour attirer l’attention du Stade de Reims, où il débarque en 1971.
Il ne faudra pas longtemps pour qu’il s’adapte au championnat de France. En deux saisons à Reims, il marque 39 buts, révélant déjà ses qualités de numéro 9 “à l’ancienne” : opportuniste, toujours bien placé, et diaboliquement efficace dans les 16 mètres.
Monaco : la consécration
En 1973, Onnis rejoint l’AS Monaco, un club qu’il va marquer à jamais. En sept saisons sur le Rocher, il inscrit 157 buts en Ligue 1 et 233 toutes compétitions confondues, faisant de lui le meilleur buteur de l’histoire du club.
Avec Monaco, il remporte le championnat en 1978 et la Coupe de France en 1980. Il termine meilleur buteur de Ligue 1 à cinq reprises : 1975, 1980, 1981, 1982 et 1984, un exploit encore inégalé aujourd’hui.
Une longévité exceptionnelle
Après Monaco, Onnis poursuit sa moisson de buts à Tours (64 buts de 1980 à 1983) puis au Sporting Toulon Var (39 buts entre 1983 et 1986). Son total : 299 buts en 449 matchs de Ligue 1, un record intouchable.
Il est élu meilleur joueur étranger de Ligue 1 en 1980. En 2020, le magazine So Foot le classe numéro 1 de son top 1000 des meilleurs joueurs de Ligue 1 un hommage à une carrière sous-cotée.
Metz, Lens, Bastia : ses victimes préférées
Delio Onnis a particulièrement brillé face à certaines équipes :
-
22 buts en 27 matchs contre Metz,
-
21 buts en 22 matchs contre Lens,
-
19 buts en 27 matchs contre le SC Bastia.
Autant de preuves de sa régularité clinique, semaine après semaine, terrain après terrain.
Après les buts, les bancs
Une fois les crampons raccrochés, Onnis devient entraîneur. Il dirige le SC Toulon (17 victoires, 20 nuls, 20 défaites) puis le Paris FC (26 victoires, 31 nuls, 23 défaites). Si sa carrière de coach n’a pas atteint les sommets de celle de joueur, elle témoigne de son amour du jeu, et de son envie de transmettre.
L’éternel 299
Delio Onnis ne marquera jamais ce 300e but. Mais dans le cœur des passionnés, il est déjà au sommet. Son style a laissé une empreinte indélébile sur la Ligue 1, en particulier dans les années 70 et 80.
Un roi discret, mais bien un roi tout de même.