Une première reconnaissance à l’échelle nationale

Le nom d’Amina Muratovic apparaît pour la première fois dans l’environnement direct de la Nati féminine. Si elle n’a pas encore intégré la liste principale de Pia Sundhage, la jeune Vaudoise de Servette Chênois figure désormais parmi les réservistes appelées en cas de besoin. Une étape majeure pour la défenseure centrale de 19 ans, formée en Suisse et déjà considérée comme l’un des talents les plus prometteurs de sa génération.

« Même si je ne suis pas directement nominée, je suis hyper heureuse d’être dans la liste », confie-t-elle. « En tant que footballeuse, il n’y a rien de plus beau que de représenter son pays sur la scène internationale. »

Un signe fort, aussi, pour celle que Noémie Beney, responsable des talents à l’ASF, citait déjà comme future candidate à la sélection A. « Dans six mois, je pense que ça sera bon pour Amina », estimait l’ancienne internationale l’été dernier.


Une ascension précoce et constante

Muratovic a grandi dans une famille où le football est une évidence. Son père, ancien joueur en Bosnie-Herzégovine, a longtemps œuvré comme entraîneur en Suisse. Rapidement, la jeune Amina s’imprègne du ballon rond et débute à neuf ans au FC La Sallaz. Trois ans plus tard, elle se distingue déjà par sa rigueur défensive et sa lecture du jeu.

À seulement 16 ans, elle découvre l’élite avec Servette Chênois. En trois saisons, elle s’impose comme une option crédible dans la rotation genevoise, capable d’évoluer dans plusieurs rôles : axe central, latérale ou même milieu défensive. « Une fois, en équipe de Suisse junior, j’ai même joué attaquante. Mais mon poste, c’est clairement derrière », sourit-elle.


Patience, concurrence et ambitions

La saison dernière, tout semblait la rapprocher d’un premier grand tournoi international. Mais après une première partie de saison prometteuse marquée notamment par une prestation solide face à l’AS Rome en Ligue des championnes, son temps de jeu diminue après la trêve. « C’est le foot, les choix du coach. Il faut les accepter », explique-t-elle avec lucidité.

Sous les ordres du nouvel entraîneur Cristian Toro, elle retrouve aujourd’hui un rôle plus important, à la faveur d’une concurrence renouvelée et d’un profil polyvalent très recherché.


Entre deux sélections, un choix assumé

Détentrice des nationalités suisse, bosnienne et française, Muratovic a déjà reçu une sollicitation officielle de la Bosnie-Herzégovine. Mais sa réponse est claire : « Mon objectif, c’est de jouer pour la Nati. Représenter le pays dans lequel j’ai grandi serait une fierté. »

Un attachement fort à la Suisse, qu’elle traduit aussi par une maturité rare. Malgré les sollicitations de clubs étrangers, plusieurs équipes européennes la suivent déjà. Mais la jeune défenseure reste concentrée sur Servette, où elle est sous contrat jusqu’en 2027.


Étudiante et ambitieuse

Parallèlement à sa carrière, Amina Muratovic suit un Bachelor en commerce et business. Un équilibre qu’elle gère avec sérieux. « Ce n’est pas toujours évident, surtout avec les cours à distance. Mais j’essaie de garder un bon rythme. »

Son rêve à long terme ? La Super League anglaise. Et plus précisément Manchester City, où évolue une certaine Iman Beney, amie proche et ancienne coéquipière en sélection junior. « J’irai la voir jouer là-bas. Ce serait incroyable de pouvoir suivre ses pas un jour. »


Une promesse pour l’avenir

À 19 ans, Amina Muratovic représente l’avenir du football suisse. Sérieuse, investie et déterminée, elle progresse saison après saison. Si elle continue sur cette trajectoire, sa première convocation en équipe A ne semble plus être qu’une question de temps.

Amina Muratovic