Une équipe de potes, un coach passionné, des ambitions à la montée, un maintien validé… et surtout, une belle bande de copains. Retour sur la première saison de l’équipe B de l’AS Gambsheim, une réserve à l’image du football amateur : intense, sincère.
De la fuite à la fusion
Ils venaient de partout. D’anciens U18, des darons de 35 piges, des mecs dans leur prime à 25 ans. Tous unis par une idée : jouer entre potes, loin des frustrations d’un ancien club mal géré, sans respect, sans ambition, sans âme. Alors ils ont monté leur équipe. Niveau ? D7 Alsacienne. Esprit ? 100 % district.
Une alchimie à bâtir
Prépa estivale ? Chaotique. Vacances, apéros, mollets rouillés. Pas l’idéal pour construire un groupe solide. Les premiers matchs ? Une défaite 4-0 contre le premier, des scores serrés, beaucoup de buts marqués mais un goal-average trop faible. Résultat ? Une 4ᵉ place cruelle, à égalité de points avec le 3ᵉ et le 5ᵉ. Pas de montée.
Et pourtant, le groupe progresse. À force de matchs et de vannes dans le vestiaire, l’équipe commence à se trouver. “On a enfin eu nos traits verts de FUT”, dira le coach en rigolant. Mais au moment où tout semblait se caler… le coach part en vacances. L’équipe laisse filer des points. La montée s’envole.
Blessures, injustice, et un arbitre lunaire
La saison n’a pas été tendre : un U18 prometteur frappé par une mononucléose, le capitaine blessé au genou lors du dernier match, et des décisions arbitrales venues d’une autre planète. Exemple : un attaquant dribble le gardien, se fait découper… pas de penalty. L’arbitre ?
“Il n’avait qu’à tirer.”
Autre pépite : carton jaune pour avoir bu de l’eau hors du terrain. Tous les week-ends, une galère. Mais malgré ça, l’équipe continue à produire du jeu. Le 4-4-2 losange du coach permet de récupérer haut, d’exploser en contre avec deux flèches en attaque. Résultat ? Près de 30 buts à eux deux.
Entre ambition et désillusion
Coach passionné, trop même : des larmes après un match perdu 3-2 à la dernière seconde. Il fait 60 km pour coacher chaque week-end. Et en décembre, il craque : il annonce qu’il arrêtera en fin de saison. Les objectifs sont trop éloignés. Certains veulent gagner, d’autres juste kiffer. Il le vit comme un échec personnel.
Phase 2 : moins de pression, plus de plaisir
Reversés en poule de maintien, les matchs prennent des airs de rencontres amicales. Certains se relâchent, d’autres s’épanouissent. Mention spéciale au numéro 10, surnommé Ben Arfa, qui brille enfin sans la pression. Résultat : Gambsheim marche sur la poule.
Le mot du coach
“Coacher, c’est faire évoluer des hommes. Pas juste des joueurs. C’est tirer le meilleur de chacun, faire ressortir leurs qualités, même s’ils ont des lacunes. Le foot, c’est aussi de l’humain. Et ça prend du temps.”
Il regrette certaines incompréhensions, notamment avec les plus jeunes ou ceux avec qui la barrière de la langue a freiné la progression. Il aurait voulu aller plus loin, plus haut. Mais il repart aussi avec la fierté d’avoir vu des hommes progresser, un groupe se construire et une vraie équipe naître.
✅ Le bilan
- Objectif montée : raté.
- Maintien : validé, dans le top 3.
- Groupe : soudé, plus mature.
- Coach : usé mais fier.
- Joueurs : tous ont progressé.
- Saison : pas celle rêvée, mais peut-être la plus bénéfique de toutes.
Et maintenant ?
Peu importe ce que l’avenir réserve à l’AS Gambsheim B. Ce groupe a prouvé qu’en D7 comme ailleurs, le foot c’est avant tout une histoire de passion, de potes et de partage. Et franchement, ça vaut bien une montée. En attendant, on peut toujours trouver l’espoir dans ce classement lors de la deuxième phase.