Dans le dernier épisode du podcast Histoires de Foot, François Moubandje se livre sans filtre sur sa carrière atypique. Né à Douala au Cameroun et arrivé en Suisse à l’âge de 7 ans, ce latéral gauche gaucher a gravi les échelons du football européen avec une détermination sans faille. De ses débuts pieds nus dans les rues de Genève à ses soirées européennes au Dinamo Zagreb, en passant par l’incroyable maintien de Toulouse en 2016 sous Pascal Dupraz, Moubandje revient sur les hauts, les bas et les coulisses d’un vestiaire qui a refusé de sombrer. Aujourd’hui retraité, il lance la Moubandje Academy pour transmettre ses valeurs aux jeunes talents. Un témoignage inspirant, disponible en intégralité sur YouTube.
Des Débuts Modestes en Suisse : « Je Jouais Pieds Nus… »
François Moubandje n’a pas suivi le chemin classique des centres de formation élitistes. Arrivé en Suisse à 8 ans, il découvre le football organisé au Servette FC, sans véritable structure professionnelle. « Il n’y avait pas de centre de formation », confie-t-il dans le podcast. « J’allais à l’école le jour et je m’entraînais le soir. » Formé comme offensif, il est repositionné latéral gauche par son coach Joël Vist, qui lui prédit un avenir en équipe nationale suisse. Une montée en Super League avec Servette en 2011 marque ses débuts pros, mais la descente rapide le pousse à regarder ailleurs. « On nous avait promis des Porsche… », rigole-t-il en évoquant les primes non versées par le président de l’époque.
Malgré des sollicitations précoces – un tournoi en Italie attire l’attention de clubs français et italiens dès ses 12 ans – sa mère refuse de le laisser partir. « Elle m’a protégé », explique Moubandje. Ce n’est qu’en 2013 qu’il signe à Toulouse, un saut dans l’inconnu qui le confronte à la rudesse de la Ligue 1.
L’Épopée Toulousaine : « On Se Préparait pour la Ligue 2… »
À Toulouse (2013-2019), Moubandje vit un choc culturel et physique. « J’étais pas prêt », admet-il, évoquant sa première saison marquée par une blessure et un manque de rythme. Sous Alain Casanova, il transforme son corps avec un préparateur physique et explose la saison suivante, disputant plus de 30 matchs. Mais c’est l’arrivée de Pascal Dupraz en mars 2016 qui marque l’histoire. Relégable à 10 points du maintien, Toulouse semble condamné. « On se préparait pour la Ligue 2… », se souvient Moubandje.
Dupraz, meneur d’hommes hors pair, inverse la tendance avec des discours incendiaires. « Premier entraînement… Dupraz s’écroule », raconte Moubandje, évoquant la crise cardiaque du coach avant un match contre Marseille. L’équipe s’unit et enchaîne les victoires, culminant avec un coup franc décisif de Yann Bodiger à Angers (3-2) lors de la dernière journée. « On s’est sentis invincibles. » Des intérêts de Wolverhampton, Real Sociedad et Atlético Madrid émergent, mais Moubandje reste fidèle, prolongeant jusqu’en 2019. Son départ est tendu : mis à l’écart, il quitte le TFC sans adieux aux fans, un regret effacé par un tour d’honneur au Stadium en avril 2025.
Aventures Européennes : « C’était le PSG des Balkans »
En 2019, Moubandje rejoint le Dinamo Zagreb, « le PSG des Balkans », pour disputer la Ligue des Champions. « Ma mère m’a convaincu d’y aller », dit-il. Malgré des matchs contre Manchester City (« J’aimerais rejouer ce match »), il peine à s’imposer, freiné par des blessures et des conflits internes. Un prêt à Alanyaspor en Turquie (2020) relance sa carrière : « La ferveur et la meilleure ambiance vécue. » Il enchaîne 39 matchs, termine parmi les meilleurs latéraux du championnat, avant un passage à Göztepe et un retour forcé à Zagreb.
La Turquie le marque profondément : « L’hospitalité est incroyable. » Mais la famille pèse dans ses choix, menant à un retour en Suisse au FC Sion en 2021 pour boucler la boucle.
La Nati et les Grands Rendez-Vous : « Pas de Centre de Formation, Mais l’Euro et le Mondial »
International suisse (21 sélections de 2014 à 2019), Moubandje participe à l’Euro 2016, la Coupe du monde 2018 et la Nations League. « Je ne connaissais pas le coach… », avoue-t-il en riant de sa première convocation. Des moments forts comme la victoire contre la Serbie en 2018 (« On s’est tous sentis concernés ») contrastent avec un temps de jeu limité. Il choisit la Suisse par gratitude : « Je dois redonner ce que la Suisse m’a donné », malgré ses racines camerounaises et son admiration pour Roger Milla.
Parmi les adversaires marquants : « Le plus dur ? Bernardo Silva. » Et Neymar : « Paris te malmène : Neymar, Mbappé, Di María… Mbappé va plus vite que toi. »
Après-Carrière : La Moubandje Academy et l’Équilibre
Retraité en 2023, Moubandje lance la Moubandje Academy à Toulouse pour former les jeunes. « C’est un projet pour transmettre mes valeurs. » Il passe des diplômes UEFA/FIFA et vise un équilibre famille-carrière. « On ne peut pas l’oublier… Le reste fait partie de l’histoire. » Regrets ? Wolverhampton, refusé pour l’Euro 2016. Mais pas de remords : « Mon frère me dit que je minimise trop ma carrière. »
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